KT a organisé la première d’un film-omnibus produit avec des outils d’intelligence artificielle, « Code:G : le début de l’attention », suivie d’une table ronde avec les réalisateurs. Présenté à une séance de 300 personnes à Yongsan, le projet illustre comment l’IA est désormais mise au service de la création audiovisuelle et pose des questions sur les méthodes, les limites et les usages commerciaux de films largement générés par des systèmes automatisés.

La première et la structure du projet

La projection organisée le 23 décembre à Yongsan a réuni principalement des étudiants du programme KT Able School et des lauréats du festival KT AI Film P.A.N, qui ont pu interroger l’équipe de production sur le terrain. Le film, co-conçu et financé par KT, sortira en exclusivité en salle le 27 décembre via CGV. Il prend la forme d’un omnibus composé de cinq courts-métrages signés par six réalisateurs, tous réunis autour du thème de « l’humanité ».

Comment le film a été réalisé

Les réalisateurs ont expliqué lors de la table ronde des modes de production différents selon les segments. Un des courts, intitulé « Bureau de gestion des souvenirs », combine un procédé hybride en intégrant des images synthétiques pour l’actrice Il Seon-bin, la majorité de ses apparitions étant générées par IA à hauteur de plus de 90 % selon les éléments communiqués. Les autres courts ont été réalisés sans tournage d’acteurs, en s’appuyant uniquement sur des images créées par des modèles génératifs.

Sur le plan technique, l’usage de l’IA a permis d’envisager des scènes et des expressions difficiles à obtenir par des méthodes traditionnelles, tout en introduisant des contraintes nouvelles : maîtrise des détails visuels, cohérence des mouvements, et capacité à traduire des intentions dramaturgiques via des images synthétiques. Les réalisateurs ont souligné que l’outil modifie les étapes de création plutôt que de les remplacer purement et simplement.

Enjeux créatifs et commerciaux

Pour KT, « Code:G » constitue un premier test commercial pour un film quasiment produit par IA. L’entreprise indique vouloir suivre de près les réactions du public et les données de marché suite à la sortie. Du côté des réalisateurs, l’outil a été décrit comme une ouverture à l’expérimentation : possibilité de concevoir des plans auparavant impossibles, exploration de nouvelles expressions visuelles, et réduction de certaines barrières d’accès à la réalisation.

La démarche s’inscrit également dans une stratégie plus large de KT visant à dynamiser un écosystème de création audiovisuelle fondé sur l’IA : repérer et accompagner de nouveaux créateurs, favoriser des collaborations entre équipes R&D et équipes artistiques, et tester des modèles de production et de distribution intégrant des technologies génératives.

Questions éthiques et d’acceptation

La table ronde a abordé succinctement les débats qui entourent ces pratiques : la place de l’humain dans la création, la perception par le public d’images synthétiques, et les limites techniques qui peuvent altérer l’expérience narrative. Les réalisateurs ont insisté sur le rôle de l’IA comme outil d’extension des moyens d’expression, et non comme simple substitut des auteurs ou interprètes.

À plus grande échelle, la commercialisation de contenus très largement générés par IA soulève des questions sur la transparence vis-à-vis du public, la protection des droits des interprètes lorsque leurs images sont synthétisées, et les standards de qualité nécessaires pour que ces œuvres trouvent leur place en salle.

Ce qui reste à confirmer

  • Les outils et workflows précis utilisés pour la génération des images n’ont pas été détaillés publiquement lors de la séance.
  • Les réactions du grand public au-delà de la séance d’avant-première et les performances commerciales après la sortie du 27 décembre devront être observées pour évaluer le potentiel de marché de ce modèle.
  • Les conditions contractuelles et juridiques relatives à l’usage de l’image des artistes dans des segments synthétiques méritent des éclaircissements supplémentaires.

À retenir

  • « Code:G : le début de l’attention » est un film-omnibus co-conçu et financé par KT, présenté en avant-première le 23 décembre à Yongsan devant 300 spectateurs.
  • Le projet combine approches hybrides et segments entièrement générés par IA : un court utilise plus de 90 % d’images synthétiques pour une actrice, d’autres ne font pas appel à des acteurs réels.
  • KT considère cette sortie comme un test commercial pour évaluer l’acceptation du public et la viabilité de films largement produits par IA.
  • Les réalisateurs voient l’IA comme un outil d’expérimentation et d’élargissement des possibilités visuelles, tout en reconnaissant contraintes techniques et enjeux éthiques.
  • Des éléments clés restent à confirmer, notamment les outils employés, les résultats commerciaux et les implications juridiques autour de l’image des interprètes.

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