Dans le secteur de l'assurance, l'intelligence artificielle générative cesse de n'être qu'une expérimentation : plusieurs grands acteurs montrent qu'elle peut intervenir au quotidien comme outil d'assistance pour les équipes en première ligne. Allianz, Aviva et Zurich illustrent des usages pratiques en production (traitement des sinistres simples, synthèse de documents médicaux et clarification de programmes internationaux) avec comme fil rouge l'augmentation des capacités humaines plutôt que leur substitution.
Comment l'IA s'intègre aux opérations quotidiennes
Les usages présentés par ces assureurs convergent vers des tâches à fort volume et à forte contrainte temporelle : lecture de dossiers, extraction d'informations, comparaison de clauses et rédaction de correspondances. Parmi les exemples cités :
- Allianz utilise un outil désigné « Insurance Copilot » qui centralise et résume dossiers et contrats, analyse des documents, signale des incohérences et propose des actions. Il peut aussi automatiser la rédaction de courriers contextuels après décision humaine.
- Aviva déploie une fonction de synthèse automatique pour condenser de longs comptes rendus médicaux destinés aux souscripteurs, afin d'accélérer la lecture sans déléguer la décision finale à l'IA.
- Zurich exploite la capacité des modèles à traiter l'information non structurée pour rendre plus lisibles des programmes multinationaux, comparer des clauses locales, traduire des nuances et repérer des tendances peu visibles à l'œil nu.
Bénéfices observés et limites opérationnelles
Ces applications ont un objectif constant : réduire les tâches répétitives et accélérer les cycles opérationnels. Les gains attendus ou observés sont notamment :
- réduction des délais de traitement et des frictions pour clients et personnels ;
- meilleure cohérence des réponses grâce à des synthèses et des comparaisons automatisées ;
- possibilité de montée en charge sur des volumes importants de documents.
Pour autant, les acteurs insistent sur le fait que l'IA effectue principalement le travail de lecture, de recherche et de rédaction à fort volume, tandis que l'humain conserve la responsabilité des décisions complexes. Aviva, par exemple, mentionne une phase de tests ayant traité environ 1 000 cas avant généralisation, soulignant l'importance des contrôles préalables.
Enjeux éthiques, techniques et de gouvernance
Les déploiements reposent sur des pilotes, des réglages métier et une gouvernance opérationnelle dédiée. Plusieurs défis sont récurrents :
- sécurité et confidentialité des données manipulées ;
- explicabilité et traçabilité des sorties de l'IA pour pouvoir auditer et comprendre les suggestions ;
- formation des équipes à « interroger » les résultats produits par les modèles et à conserver une vigilance critique ;
- mise en place de contrôles et de tests rigoureux avant industrialisation.
Ces conditions sont présentées comme déterminantes pour transformer les promesses techniques en gains réels et éviter des risques opérationnels ou juridiques.
Ce que cela change pour les métiers et le marché
Concrètement, les tâches de lecture intensive, de comparaison contractuelle et de rédaction standardisée peuvent être déléguées à des outils d'IA, permettant aux équipes de se concentrer sur les dossiers complexes et la prise de décision. Sur le plan marché, la capacité à harmoniser des processus et à absorber des volumes plus importants peut améliorer la compétitivité des assureurs qui savent accompagner ces outils d'une gouvernance solide.
Ce qui reste à confirmer
Plusieurs éléments importants restent dépendants des choix de déploiement et des résultats à long terme et doivent donc être considérés avec prudence :
- l'ampleur exacte des économies et des améliorations de qualité à long terme, qui dépendra des scénarios d'usage et des mesures post-déploiement ;
- la robustesse des mécanismes d'explicabilité face à des décisions complexes ou litigieuses ;
- les modalités opérationnelles précises de gouvernance et d'audit qui garantiront la conformité réglementaire et la protection des données.
À retenir
- L'IA générative est passée d'outil expérimental à assistant opérationnel pour des tâches à fort volume dans l'assurance.
- Allianz, Aviva et Zurich illustrent des usages : gestion de sinistres simples, synthèse de comptes rendus médicaux et traitement de programmes multinationaux.
- Le modèle adopté est celui de l'augmentation : l'IA aide à lire, comparer et rédiger ; l'humain décide et reste responsable.
- Les gains potentiels nécessitent des pilotes, des tests rigoureux et une gouvernance couvrant sécurité, explicabilité et traçabilité.
Article amélioré avec l'IA - Article original