À l'occasion de la Journée mondiale du diabète, Garmin a mis en avant le rôle croissant des montres et bracelets connectés dans la gestion de la santé métabolique. Les données récentes citées par l'entreprise rappellent l'ampleur du défi : selon l'IDF, 590 millions d'adultes vivaient avec un diabète l'an dernier, un chiffre attendu à 853 millions en 2050. En Corée, la prévalence chez les plus de 30 ans atteint 14,8 % et monte à 28 % chez les plus de 65 ans, tandis que le stade de prédiabète toucherait environ 40 % des personnes de 30 ans et plus et 50 % des seniors.
Contexte : une épidémie silencieuse qui nécessite une surveillance continue
Ces statistiques soulignent la nécessité d'une surveillance régulière et d'interventions précoces. Le poids du diabète et des états prédiabétiques sur la santé publique rend pertinent l'usage d'outils permettant de repérer plus tôt des signes de dégradation métabolique, d'encourager des changements de mode de vie et d'accompagner les patients dans la durée.
Des montres aux programmes métaboliques personnalisés
Garmin développe l'exploitation de signaux physiologiques mesurés par ses appareils (sommeil, variabilité de la fréquence cardiaque, fréquence cardiaque) pour produire des « insights » personnalisés. Ces informations peuvent alimenter des services externes ou des programmes de santé numérique.
Plusieurs partenariats illustrent cette dynamique : la marque Dexcom, spécialisée dans les capteurs de glycémie en continu (CGM), propose une application sur la plateforme Connect IQ de Garmin qui permet un suivi en temps réel des taux de glucose. Par ailleurs, Twin Health intègre les mesures issues des montres Garmin dans ses programmes métaboliques personnalisés fondés sur l'intelligence artificielle.
Selon Garmin, ces collaborations montrent que les données collectées hors du cadre médical classique peuvent dépasser le simple « tracking » pour apporter une valeur utile à la prévention et à la prise en charge personnalisée.
Enjeux, limites et questions éthiques
Si la convergence entre capteurs portés et services numériques ouvre des perspectives pour la prévention et le suivi du diabète, plusieurs limites demeurent avant d'en faire des outils thérapeutiques pleinement reconnus.
- Validité clinique des mesures et des algorithmes : l'utilisation de données de sommeil ou de variabilité cardiaque comme indicateurs de risque métabolique doit être étayée par des études cliniques rigoureuses.
- Interopérabilité et intégration médicale : pour être utiles au diagnostic ou au suivi thérapeutique, ces données doivent pouvoir s'intégrer de manière sécurisée aux dossiers de santé et être interprétées par des professionnels de santé.
- Confidentialité et gouvernance des données : la collecte continue d'informations sensibles pose des questions sur l'accès, le partage et l'utilisation commerciale des données personnelles.
Sur ces points, la prudence reste de mise : des garanties réglementaires et des preuves d'efficacité à long terme sont nécessaires pour transformer des promesses technologiques en bénéfices cliniques avérés.
Ce qui reste à confirmer : l'impact réel de ces solutions sur la réduction des complications liées au diabète, leur capacité à remplacer ou compléter la surveillance clinique traditionnelle, et le cadre légal effectif encadrant le partage des données entre fabricants d'appareils, prestataires de santé et assureurs.
Que change cette évolution pour les personnes concernées ?
À court terme, la disponibilité de données continues peut favoriser une meilleure prise de conscience des facteurs de risque et soutenir des modifications de comportement (activité, sommeil, alimentation). L'intégration des données de CGM à un affichage de montre facilite la surveillance pour les personnes déjà équipées. À moyen terme, si la validation clinique suit, ces technologies pourraient contribuer à une prévention plus ciblée et à un accompagnement personnalisé, tout en modifiant les pratiques de suivi par les professionnels de santé.
À retenir
- Les montres et bracelets connectés sont de plus en plus utilisés pour collecter des signaux utiles à la santé métabolique.
- Des partenariats (par exemple avec Dexcom et Twin Health) illustrent des intégrations techniques entre capteurs et programmes personnalisés.
- Les avancées promettent une meilleure prévention et un suivi plus personnalisé, mais exigent des preuves cliniques et des garanties en matière de protection des données.
- La transformation du simple « tracking » en valeur thérapeutique dépendra de la recherche, de la régulation et de l'adoption par les professionnels de santé.
Article amélioré avec l'IA - Article original