Au Bengaluru Skill Summit 2025, des responsables du secteur ont tracé une vision pragmatique du futur du travail : l'intelligence artificielle doit être conçue comme un collaborateur accessible, destiné à accroître les capacités humaines plutôt qu'à les supplanter. Cette approche appelle des changements organisationnels, des politiques publiques et des efforts massifs de formation pour transformer l'outil en levier de résilience et de créativité.

Penser l'IA comme une collaboratrice

Plusieurs intervenants, dont Surya Prakash Mohapatra, responsable mondial chez Wipro, ont insisté sur la nécessité de rendre l'IA accessible au‑delà des seuls spécialistes. Dans leur perspective, la puissance réelle de ces technologies tient à leur démocratisation : si chaque salarié peut mobiliser des outils d'IA pour augmenter ses tâches, l'entreprise gagne en productivité et en adaptation.

La clé consiste à traiter l'IA comme une « coéquipière » intégrée aux flux de travail, capable d'automatiser les tâches routinières et d'amplifier le jugement humain sur des activités à plus forte valeur ajoutée. Cette mise en œuvre exige des interfaces et des processus simples d'utilisation, des jeux de données pertinents et des scénarios d'emploi pensés pour compléter les compétences humaines.

Les conditions pour réussir la transition

Les débats ont pointé plusieurs leviers pratiques indispensables pour que l'IA bénéficie véritablement aux individus et aux organisations :

  • formation massive et continue des salariés, afin de développer des compétences opérationnelles et critiques face aux outils ;
  • gouvernance adaptée, qui encadre l'usage des modèles, assure transparence et responsabilité ;
  • intégration réfléchie du travail humain dans les processus automatisés, pour éviter des ruptures d'expérience ou des pertes de savoir-faire.

Des initiatives locales ont été citées en exemple, comme un plan du gouvernement du Karnataka visant à préparer la population aux opportunités d'une économie mondiale influencée par l'IA. Ces démarches cherchent à former des viviers de talents capables d'alimenter une adoption responsable et effective des technologies.

Risques et limites identifiés

Les intervenants ont également rappelé des écueils fréquents. Sans une « intelligence des processus » (c'est‑à‑dire une compréhension fine des flux opérationnels et des objectifs métier) de nombreux projets d'IA pourraient échouer. Des illustrations concrètes ont été évoquées : la fragilité d'agents vocaux dans le commerce en ligne ou la résistance sociale face à des projets urbains technologiques, qui montrent que la technologie ne suffit pas si elle est déployée sans acceptation ni adaptation.

Pour limiter ces risques, il est recommandé que les entreprises associent dès le départ les utilisateurs finaux, monitorent les performances réelles et adaptent leurs déploiements aux contraintes locales et humaines.

Ce que cela change pour les organisations et les salariés

Rendre l'IA accessible modifie plusieurs équilibres dans l'entreprise. Les ressources humaines devront concevoir des parcours de montée en compétences ; les directions techniques devront privilégier des outils transparents et faciles d'accès ; les instances dirigeantes devront mettre en place des règles de gouvernance claires. Au‑delà de la technique, la réussite dépendra d'une culture d'entreprise ouverte au changement et d'un dialogue social actif.

En pratique, cela signifie que les organisations qui souhaitent tirer parti de l'IA devront investir dans la formation continue, la transparence des modèles, l'éthique et des mécanismes de concertation avec les parties prenantes. Lorsqu'elle est correctement gouvernée, l'IA peut devenir un amplificateur des capacités humaines, renforçant créativité et résilience.

Ce qui reste à confirmer

Les éléments présentés lors du sommet décrivent une orientation stratégique portée par des dirigeants et des initiatives locales. Des données complémentaires seraient nécessaires pour mesurer l'impact réel de ces approches : taux de réussite des projets après adoption de ces pratiques, effets concrets sur l'emploi et la qualité du travail, ou encore résultats des programmes de formation cités. Ces points réclament des évaluations empiriques pour confirmer l'efficacité des démarches annoncées.

À retenir

  • L'IA doit être pensée comme un collaborateur accessible, pas comme un remplaçant.
  • La démocratisation de l'IA exige formation, gouvernance et intégration des processus métier.
  • Des initiatives locales cherchent à préparer des viviers de compétences pour une économie pilotée par l'IA.
  • Sans adaptation des processus et acceptation sociale, de nombreux projets d'IA risquent d'échouer.
  • Transparence, éthique et dialogue social sont indispensables pour transformer l'IA en amplificateur des capacités humaines.

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